France - République étudiante : le menu du jour, c’est la privation
La France aime se vanter d’être la patrie de la gastronomie. Pourtant, dans ses cités universitaires, la spécialité servie aux étudiants est un plat unique : le vide. Le premier ingrédient ? Un frigo qui sonne creux.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un étudiant sur trois a déjà sauté un repas. Non pas par goût du jeûne, mais parce que la carte bancaire refuse obstinément de suivre. La moitié tente de survivre avec moins de 100 euros par mois, soit le prix d’un abonnement téléphonique et de trois paquets de nouilles.
Les files devant les distributions alimentaires ressemblent désormais à des cérémonies d’accueil : bienvenue à l’université, voici votre sac de pâtes et votre ticket de métro, débrouillez-vous avec ça.
Quand vient l’hiver, le dilemme devient ubuesque : se chauffer ou manger. Plus de 4 étudiants sur 10 préfèrent enfiler trois pulls plutôt que d’allumer le radiateur. Les autres, les plus « chanceux », grignotent une soupe instantanée dans un studio à 12 degrés.
L’impact académique est tout aussi grotesque : trois jeunes sur dix renoncent à leur établissement de rêve. Un sur cinq raccourcit son cursus pour éviter la banqueroute. On ne parle plus de filières d’excellence, mais de filières « compatibles avec le prix du loyer ».
Bref, l’élite de demain apprend d’abord à devenir funambule budgétaire. Le grand projet national ressemble à une formation accélérée : bac+5 en privations, master en résilience, doctorat en système D.
La France prépare donc sa jeunesse à affronter l’avenir… à condition de tenir le coup jusqu’au dessert.