Emmanuel Macron a-t-il un problème avec les femmes noires influentes ?
C’est une question dérangeante, mais qu’il faut oser poser. Non pas pour alimenter un procès d’intention, mais parce que certains faits interpellent.
Lorsque le président français décide de s’attaquer à la commentatrice américaine Candace Owens, il ne s’agit pas seulement d’un débat d’idées. Owens est connue pour ses prises de positions polarisantes, parfois radicales, mais elle s’exprime dans le cadre de la liberté d’opinion. Dans la logique démocratique, on répond aux arguments par d’autres arguments. Ici, Emmanuel Macron choisit une voie plus dure : la plainte.
Quelques mois plus tard, un autre cas surgit : celui de Nathalie Yamb, militante connue pour ses critiques de la politique française en Afrique. Sans média traditionnel derrière elle, seulement armée de ses réseaux sociaux et d’une communauté fidèle, elle est frappée d’une interdiction lourde : pas seulement de séjour dans l’Union Européenne, mais même de survol de son espace aérien. Une mesure rarement vue, d’une sévérité qui frappe par son ampleur.
Dans les deux cas, il s’agit de femmes noires. Des femmes qui dérangent, certes, mais qui s’expriment publiquement, sans violence, avec leurs mots et leur vision. Faut-il y voir une simple coïncidence ? Ou y a-t-il un biais plus profond, une difficulté à tolérer la voix de femmes noires influentes quand elles s’opposent au discours dominant ?
La question n’est pas confortable. Mais elle est légitime. Car si l’on regarde le traitement réservé à d’autres figures publiques, on constate que les réactions ne sont pas toujours aussi tranchées. Des hommes blancs, parfois aussi virulents dans leurs propos, ne se sont pas heurtés à la même brutalité politique et judiciaire.
Alors, Emmanuel Macron est-il raciste ? A-t-il un problème avec les femmes noires ? Ou est-ce le hasard de circonstances individuelles qui crée cette impression ? La réponse n’est pas simple. Mais poser la question, c’est déjà refuser de fermer les yeux. Dans une démocratie qui se veut exemplaire, la manière dont le pouvoir réagit face aux voix discordantes, surtout lorsqu’elles viennent de femmes issues de minorités, mérite plus que jamais d’être examinée avec honnêteté.