Burkina Faso: Ouézzin Coulibaly, le Premier Président mort empoisonné
Ouézzin Coulibaly est le Premier Président de la Haute Volta. L'histoire du Burkina est souvent racontée pour occulter intentionnellement cette réalité. Membre fondateur du RDA, Ouézzin Coulibaly fait partie des leaders comme Sékou Touré qui ont voulu une indépendance immédiate pour leur pays alors que Houphouët Boigny manipulait les autres pays membres pour maintenir les différends pays au sein de la communauté française.
Si Sékou Touré a pu organiser le référendum du 28 septembre 1958 pour acquérir l'indépendance immédiate de la Guinée, Ouézzin Coulibaly de la Haute Volta (Burkina Faso). À deux semaines du référendum du 28 septembre 1958, Ouézzin Coulibaly meurt empoisonné, seulement 12 jours après le discours historique de Sékou Touré devant le Général Charles De Gaulle : " Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage". Ce discours était aussi la vision de Ouézzin Coulibaly. Mais hélas! Ouezzin Coulibaly n'aura pas cette chance.
À la mort de Ouézzin Coulibaly le 7 septembre 1958, il est remplacé par le Ministre de la Sécurité de l'époque, Maurice Yameogo, l'homme de Houphouët Boigny. Maurice Yameogo a réussi à maintenir la Haute Volta (Burkina Faso) au sein de la communauté française lors du référendum du 28 septembre 1958, au grand bonheur et aux félicitations du Général De Gaulle.
Ouézzin Coulibaly a dirigé la Haute Volta (Burkina Faso) du 17 mai 1957 au 7 septembre 1958, soit un an et quatre mois. La voie du développement de la Haute Volta selon Ouézzin Coulibaly est contenue dans son Discours-Programme prononcé devant les députés voltaïques le 20 mai 1958, soit 4 mois avant sa mort par empoisonnement. Selon de nombreux observateurs, ce Discours-Programme d'Ouézzin Coulibaly du 20 mai 1958 est l'ancêtre du Discours d'Orientation Politique (DOP) du 02 octobre 1983.
Par ailleurs, les grandes idées de Ouézzin Coulibaly ont été mises en œuvre 34 ans après sa mort par Thomas Sankara. Tout comme Ibrahim Traoré est en train de mettre en œuvre les grandes idées de Thomas Sankara 34 ans après sa mort. Il est important de noter que les révolutionnaires savent se reconnaître, car il n'y a qu'une seule forme de patriotisme. On est patriote ou on ne l'est pas. Une insurrection populaire a renversé le 3 janvier 1966 Maurice Yameogo, le successeur de Ouézzin Coulibaly. De même, Blaise Compaoré, successeur de Thomas Sankara, a été renversé par une insurrection populaire en octobre 2014.
Il y a des leçons à tirer pour les dirigeants et les peuples de l'AES. Les Présidents révolutionnaires sont intrinsèquement patriotes. Face à la France exploiteuse, les Présidents révolutionnaires sont souvent renversés voire assassinés pour faire échec à leurs projets de développement endogène axés sur le patriotisme. Les complots sont orchestrés par des "Collabos", des "servants locaux" ou encore des "esclaves de salons" en mission d'apatridie pour sauver et défendre les intérêts impérialistes sur leurs territoires.
Les peuples de l'AES doivent rester en alerte pour protéger et défendre leurs dirigeants face à toutes les velléités de déstabilisation par l'impérialisme à travers les "servants locaux". Un servant local est, par définition, un corrompu, un traître de la nation, un harki, donc un apatride.
Les peuples de l'AES doivent comprendre que tous les déstabilisateurs de l'AES sont au service de la société secrète qui opère pour l'impérialisme. D'ailleurs, l'auteur William G. Carr, dans son ouvrage intitulé "Les Pions sur l'échiquier", a expliqué que "la société secrète a pour objectif d'en finir avec le patriotisme". En Guinée, Maurice Robert explique : "Nous avons armé et entraîné ces opposants guinéens pour qu’ils développent un climat d’insécurité en Guinée et, si possible, qu’ils renversent Sékou Touré".
Peuple de l'AES, vous avez l'obligation de défendre votre révolution. Rien ne doit venir mettre en péril la dynamique. Je dis bien, rien ! Ne vous laissez pas voler votre révolution comme ce fut le cas au Burkina après l'insurrection populaire de 2014. Vous connaissez la suite : les arrangements politiques pendant la transition de 2014 au détriment du peuple et le désastre sous le régime moribond du MPP.
Peuple de l'AES, ne vous laissez plus voler votre révolution!